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Ces paradis secrets qu’il ne faut pas dévoiler…

Mis à jour le 5 mars 2024

On nous demande souvent où se trouvent tous ces jolis endroits sauvages que l’on prend en photos. Or, depuis qu’on partage nos aventures sur le web, on est régulièrement soumis à ce dilemme : on donne l’adresse ou pas ?

Garder secrets ces endroits qui nous émerveillent ne relève pas d’une volonté de notre part de ne pas les partager. Par contre, pour nous, il y a une grosse différence entre partager des infos en privé à des personnes que l’on connait ( dont on est sûrs qu’ils ne pollueront pas le lieu et qu’ils sauront le garder pour eux…) et les livrer publiquement sur Instagram ou Facebook.

C’est un peu comme les coins à champignons, ça se transmets de parents à enfants, mais on ne les géolocalise pas publiquement sur Google Maps.

Au début des années 2000, Fred avait trouvé, par hasard, un endroit particulièrement insolite au coeur de la forêt. Un vieux combi VW encastré dans des arbres qui avaient poussé tout autour. Le lieu était magique, baigné de lumière et de fougères, éloigné des sentiers. Le bus avait sûrement servi à abriter un ermite ou plus probablement des chasseurs. Tout semblait possible. En effet, un vieux poêle avait été installé et de nombreux objets laissés sur place donnaient l’impression que l’endroit avait été abandonné subitement. Il était figé dans le temps.

Notre “Magic Bus” pendant plus de quinze ans…

A tel point qu’on a même trouvé les clés, complètement rouillées, posées sur le tableau de bord. Chaque année, on y retournait avec les enfants. C’était notre objectif de balade. Ils adoraient y jouer. Un beau soir d’automne, à l’occasion d’un apéro avec nos amis, on s’était même dit qu’on essayerait de le sauver un jour. Sans savoir ni quand, ni comment, ni où le stocker. Sans même en avoir vraiment envie. En fait, on était tous d’accord pour dire que ce bus était une parenthèse magique dans la forêt.

Qui étions nous, dans son histoire, pour décider de l’arracher des arbres ? Quelqu’un, un jour, l’avait déposé là. Quand, comment… tout nous semblait improbable. Vu la taille des arbres qui l’encastraient, ces questions incitaient à la magie du mystère et nous n’avions pas du tout envie de rompre ça.

Un jour, un lendemain de retour de balade à notre Magic Bus, sans me rendre compte de ce que je faisais, j’ai posté une photo en couverture de ma page Facebook. Moins de cinq minutes plus tard, j’avais un message de quelqu’un que je ne connaissais pas du tout (un ami d’ami) qui me demandait sur un ton très pressant la géolocalisation exacte de ce bus.

À cet instant, j’ai compris que d’autres, sans doute appâtés par la valeur commerciale de ce combi retapé à neuf, ne se poseraient pas toutes les questions que l’on se posait nous. J’ai retiré ma photo rapidement (mais il avait déjà eu le temps de la copier sur son ordinateur, je l’ai su plus tard). Et, mal à l’aise avec l’idée que notre paradis secret était menacé, j’ai refusé de divulguer l’endroit.

Chaque fois qu’on y retournait, j’étais soulagée quand j’apercevais la petite tache bleue entre les arbres. J’étais bien consciente de la fragilité de cet endroit spécial. Et puis, deux ans plus tard, je suis tombée par hasard sur le web, sur cette vidéo qui m’a serré le cœur…

Le bus avait été trouvé et arraché à la forêt. Notre petit paradis n’était plus. Sur le coup, je l’ai très mal pris. Depuis, je me suis raisonnée, j’ai digéré. Il ne m’appartenait pas non plus. Peut-être que d’autres familles, comme nous, aimaient s’y rendre en balade. Je me disais que, quelque part, sa présence dans la forêt était quand même une forme de pollution. Et aussi qu’il a eu une deuxième vie. Mais surtout, celui qui l’a récupéré, l’a presque trouvé tout seul. En tous cas, pas grâce à Internet. Et je n’y suis jamais retournée depuis…

Voilà, on l’a déjà vu, certains sites naturels magnifiques et sauvages sont pollués de monde à cause de photos parues sur Instagram. Alors, nous, vous comprendrez qu’on ne souhaite pas du tout participer à ça. Du coup, quand on nous demande des infos, on ne livre que ce qui est facile à trouver ou déjà connu. Comme ce Pas de l’Aiguille dont on vous parle ici et dont les photos ont fait le buzz sur le web récemment.

Après le buzz qu’il y a eu sur les photos du pas de l’aiguille, vous aurez sans doute plus de mal à faire une photo de cet endroit comme celle-ci, prise fin juin 2015.

Alors, il ne faut pas nous en vouloir. Notre volonté n’est pas de vous narguer avec des photos incroyables dans des endroits sublimes. On veut simplement vous prouver qu’en cherchant un peu, même juste autour de chez soi, on trouve toujours des endroits paradisiaques.

À ce propos, avez vous vu ce superbe film North of the Sun ? Deux surfeurs norvégiens passent neuf mois de l’hiver dans une baie isolée et inhabitée d’une île arctique. Au début du film, ils précisent qu’ils n’indiqueront pas le lieu exact de leur tournage. “Chacun doit trouver son propre paradis”.

C’est exactement ça pour nous aussi. Nos paradis, ces endroits qui nous font rêver, nous plaisent avant tout parce qu’ils sont sauvages. Et puis aussi parce que nous les avons découverts seuls. Alors, à vous de chercher votre paradis.

Et un paradis vraiment sauvage, ça ne se trouve pas sur Internet…

2 comments

  1. Tout a fait d accord avec cette philosophie. J ai eu la chance de tomber sur la cabane des 2 surfer aux lofoten, 8j après leur départ. Encore toute la nourriture, un mot d accueil pour les gens qui passeraient .. un peu magique! La surprise décuple le plaisir!

    1. PetitBivouac

      Quelle chance d’être tombé sur cette cabane ! Merci pour ce commentaire.

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